Soumission à Dieu, soumission de la femme
Dans cette nouvelle étude, nous allons étudier un chapitre qui fait grincer des dents (surtout les femmes) car Saint-Paul parle de la soumission des femmes à l'homme... Il met une sorte de hiérarchie entre l'homme et la femme. J'ai eu envie d'aller un peu plus loin et comprendre le véritable message qui se cache derrière un chapitre qui semble hautement sexiste.
Sommaire de l'article :
- Contexte historique
- 1 Corinthiens 11, 3 : La hiérarchie spirituelle
- 1 Corinthiens 11, 4-5 : Prophétiser et prier
- 1 Corinthiens 11, 6 : Conséquence de ne pas porter le voile
- 1 Corinthiens 11, 7-9 : Image et Gloire
- 1 Corinthiens 11, 10 : Autorité et Anges
- 1 Corinthiens 11, 11-12 : Interdépendance
- 1 Corinthiens 11, 13-15 : Convenance et Nature
- Controverses
- Versets connexes
Contexte historique de 1 Corinthiens
Pour comprendre ce passage, il est important de le replacer dans le contexte culturel et religieux de l'époque. Paul écrit aux chrétiens de Corinthe, une ville grecque avec une culture très différente de celle des Juifs. Les coutumes concernant le port du voile étaient significatives dans cette société.
La hiérarchie spirituelle
03. Mais je veux que vous le sachiez : la tête de tout homme, c’est le Christ ; la tête de la femme, c’est l’homme ; la tête du Christ, c’est Dieu.
- "Christ est le chef de tout homme" : Cela indique l'autorité de Christ sur chaque croyant.
- "L'homme est le chef de la femme" : Ici, Paul parle d'une structure d'autorité au sein de la famille et de l'église, reflétant les rôles traditionnels de l'époque.
- "Dieu est le chef de Christ" : Cela montre la soumission volontaire de Christ au Père, établissant un modèle de relations hiérarchiques.
Prophétiser et prier
04. Tout homme qui prie ou prophétise ayant quelque chose sur la tête fait honte à sa tête.05. Toute femme qui prie ou prophétise sans avoir la tête couverte fait honte à sa tête : c’est exactement comme si elle était rasée.
- Pour les hommes : Un homme qui prie ou prophétise la tête couverte déshonore son chef (Christ). Cela pourrait être lié à la coutume juive où les hommes se couvraient la tête en signe de respect, mais ici, Paul insiste sur le fait que pour les chrétiens, cela est inapproprié.
- Pour les femmes : Une femme qui prie ou prophétise sans voile déshonore son chef (son mari ou l'homme en général). Le voile est vu comme un signe de respect et de soumission. Ne pas le porter est considéré aussi honteux que d'avoir la tête rasée, ce qui était une marque de disgrâce.
Conséquence de ne pas porter le voile
06. En effet, si elle ne se couvre pas, qu’elle aille jusqu’à se faire tondre ; et si c’est une honte pour la femme d’être tondue ou rasée, qu’elle se couvre
Paul argue que si une femme ne veut pas se voiler, elle pourrait aussi bien se couper les cheveux. Cependant, comme il est honteux pour une femme d'avoir les cheveux coupés ou rasés, elle devrait se voiler.
Comprendre le contexte culturel
Ces instructions reflètent les normes culturelles de l'époque concernant l'honneur et la honte, et les rôles des hommes et des femmes. Aujourd'hui, les interprétations et les applications peuvent varier selon les cultures et les contextes ecclésiastiques. (1 Corinthiens 10, 23)
Principe de respect et d'ordre
L'enseignement de Paul met l'accent sur le respect de l'ordre établi et sur l'importance de l'apparence extérieure comme reflet d'une attitude intérieure de respect et de soumission.
Rôle et symbole
Les symboles (comme le voile) jouent un rôle important dans la communication des valeurs et des structures sociales. Même si le symbole spécifique peut changer, le principe sous-jacent de respect et d'ordre reste pertinent.
Image et Gloire
07. L’homme, lui, ne doit pas se couvrir la tête, puisqu’il est image et gloire de Dieu, et la femme est la gloire de l’homme.08. Ce n’est pas l’homme, en effet, qui a été tiré de la femme, mais la femme qui a été tirée de l’homme,09. et ce n’est pas l’homme qui a été créé à cause de la femme, mais la femme à cause de l’homme.
- Homme : L'homme est décrit comme l'image et la gloire de Dieu, une référence à la création de l'homme à l'image de Dieu (Genèse 1, 27).
- Femme : La femme est décrite comme la gloire de l'homme, faisant référence à l'ordre de la création où la femme a été créée à partir de l'homme (Genèse 2,21-23). Cela souligne une relation d'interdépendance et de complémentarité.
Autorité et Anges
10. C’est pourquoi la femme doit avoir sur la tête un signe de sa dignité, à cause des anges.
La mention des anges peut sembler mystérieuse. Une interprétation courante est que les anges, en tant qu'observateurs des actions humaines, servent de rappel de l'ordre divin et de la nécessité de respecter les symboles d'autorité et de respect.
Interdépendance
11. D’ailleurs, dans le Seigneur la femme n’est pas sans l’homme, ni l’homme sans la femme. 12. En effet, de même que la femme a été tirée de l’homme, de même l’homme vient au monde par la femme, et tout cela vient de Dieu.
Paul nuance ses propos en affirmant que dans le Seigneur, l'homme et la femme dépendent l'un de l'autre. La femme vient de l'homme (création), mais l'homme naît de la femme (naissance), et tout vient de Dieu. Cela souligne l'égalité et l'interdépendance des sexes malgré les rôles distincts.
Convenance et Nature
13. Jugez-en par vous-mêmes : est-il convenable qu’une femme prie Dieu sans avoir la tête couverte ? 14. La nature elle-même ne vous enseigne-t-elle pas que, pour un homme, il est déshonorant d’avoir les cheveux longs, 15. alors que, pour une femme, c’est une gloire, car la chevelure lui a été donnée pour s’en draper ?
Paul invite les Corinthiens à juger par eux-mêmes de ce qui est convenable. La nature (ou les coutumes culturelles) enseigne que les hommes avec de longs cheveux étaient souvent considérés comme déshonorant, tandis que les cheveux longs sont une gloire pour les femmes, servant de voile naturel.
Controverses
16. Et si quelqu’un croit devoir ergoter, nous, nous n’avons pas cette manière de faire, et les Églises de Dieu non plus.
Paul conclut en affirmant que cette pratique est maintenue dans les Églises de Dieu et ne devrait pas être sujette à des disputes. Il appelle à la conformité pour éviter la division.
Contextualisation
Ces instructions reflètent des normes culturelles spécifiques du premier siècle. Dans de nombreuses cultures modernes, les interprétations et les pratiques peuvent différer. Il est crucial de discerner les principes sous-jacents (ordre, respect, complémentarité) et de les appliquer de manière adaptée à notre contexte actuel.
Principe d'autorité et de respect
Le principe de respecter les symboles d'autorité et de rôle reste pertinent. Dans chaque culture, les chrétiens sont appelés à témoigner de leur foi de manière respectueuse et ordonnée.
Égalité et Interdépendance
La reconnaissance de l'égalité et de l'interdépendance entre les sexes est cruciale. Les rôles peuvent être distincts, mais ils sont complémentaires et mutuellement dépendants
Versets connexes
"Dieu créa l'homme à son image, il le créa à l'image de Dieu, il créa l'homme et la femme." Genèse 1, 27
Ce verset établit que les hommes et les femmes sont créés à l'image de Dieu, ce qui est fondamental pour comprendre la discussion de Paul sur l'image et la gloire.
"L'Éternel Dieu fit tomber un profond sommeil sur l'homme, qui s'endormit; il prit une de ses côtes et referma la chair à sa place. L'Éternel Dieu forma une femme de la côte qu'il avait prise de l'homme, et il l'amena vers l'homme. Et l'homme dit: Voici cette fois celle qui est os de mes os et chair de ma chair! On l'appellera femme, parce qu'elle a été prise de l'homme." Génèse 2, 21-23
Paul fait référence à l'ordre de la création pour expliquer la relation entre homme et femme.
"Femmes, soyez soumises à vos maris comme au Seigneur; car le mari est le chef de la femme, comme Christ est le chef de l'Église, qui est son corps, et dont il est le Sauveur. Or, de même que l'Église est soumise à Christ, les femmes aussi doivent l'être à leurs maris en toutes choses. Maris, aimez vos femmes, comme Christ a aimé l'Église et s'est livré lui-même pour elle..." Éphésiens 5, 22-33
Ce passage explore plus en profondeur la relation de soumission et d'amour entre mari et femme, illustrée par la relation entre Christ et l'Église.
"Il n'y a plus ni Juif ni Grec, il n'y a plus ni esclave ni libre, il n'y a plus ni homme ni femme; car tous vous êtes un en Jésus-Christ." Galates 3, 28
Paul parle de l'égalité et de l'interdépendance entre hommes et femmes en Christ, un concept qui tempère l'idée de hiérarchie stricte.
"Que la femme écoute l'instruction en silence, avec une entière soumission. Je ne permets pas à la femme d'enseigner, ni de prendre de l'autorité sur l'homme; mais elle doit demeurer dans le silence. Car Adam a été formé le premier, Ève ensuite." 1 Timothée 2, 11-13
Ce passage offre une perspective supplémentaire sur les rôles et l'ordre de la création.
"Des séraphins se tenaient au-dessus de lui; chacun avait six ailes: deux dont il se couvrait la face, deux dont il se couvrait les pieds, et deux dont il se servait pour voler." Isaïe 6, 2
Bien que ce verset ne parle pas directement des femmes, il montre que même les êtres célestes utilisent des symboles de respect et de modestie, ce qui peut éclairer pourquoi Paul mentionne les anges.
"Ayez, non cette parure extérieure qui consiste dans les cheveux tressés, les ornements d'or, ou les habits somptueux, mais la parure intérieure et cachée dans le coeur, la pureté incorruptible d'un esprit doux et paisible, qui est d'un grand prix devant Dieu." 1 Pierre 3, 3-4
Ce passage insiste sur l'importance de la modestie et de l'attitude intérieure, en complément de l'accent mis par Paul sur les symboles extérieurs de respect et d'honneur.
"Il y trouva un Juif nommé Aquilas, originaire du Pont, récemment arrivé d'Italie avec sa femme Priscille, parce que Claude avait ordonné que tous les Juifs quittassent Rome. Paul se lia avec eux; et comme ils avaient le même métier, il demeura chez eux et y travailla: ils étaient fabricants de tentes." Actes 18, 2-3
Ces passages permettent de mieux comprendre la perspective de Paul sur les rôles de genre, l'autorité spirituelle et le respect des coutumes culturelles, tout en tenant compte de l'égalité et de l'interdépendance dans le corps de Christ.
Conclusion
En conclusion, je voulais mettre en avant que la vision de la soumission n'est pas du tout la même qu'elle vienne de Dieu ou de l'Homme. Nous devons, en permanence, sortir de notre condition d'homme pour réussir à atteindre et comprendre la vision de Dieu sur cette question, mais également sur la totalité des relations sociales.